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Page:Robida - Le vingtième siècle, 1883.djvu/430

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Philippe Ponto s’était trouvé le matin au tube, il avait vu Hélène descendre de wagon avec ses compagnes de l’agence. L’après-midi, il était parti en mer avec le yacht, et à l’heure du bain il s’était jeté à l’eau pour gagner à la nage la partie de la plage occupée par les jeunes filles. Bien des baigneurs avaient fait comme lui. Le radeau mouillé devant les cabines était chargé à couler bas, comme un vrai radeau de la Méduse, et des grappes de baigneurs et de baigneuses s’accrochaient aux cordes servant de limites aux différents bains.

AUX BAINS DE MER. — CABINES PARTICULIÈRES.
AUX BAINS DE MER. — CABINES PARTICULIÈRES.

Hélène nageait assez bien. En s’avançant un peu hors de la grande foule des baigneurs, elle rencontra Philippe et put causer avec lui tout en fendant la vague.

« Hélène, dit tout à coup Philippe entre deux lames, ma chère Hélène, vous m’avez sauvé l’autre jour en Angleterre, en me faisant passer pour votre mari… »

Hélène rougit et faillit couler sous une vague par une soudaine défaillance.

« Voulez-vous, reprit Philippe, que ce doux mensonge devienne une réalité ? »

Hélène ne répondit rien, mais son silence fut plus éloquent qu’un long discours.