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Page:Rochat - Réponse à l'écrit anonyme intitulé- de la formation des églises.djvu/32

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connu qu’un grand nombre d’Églises, même nationales, professent encore une doctrine pure ; que la saine doctrine est non-seulement professée, mais reçue de cour dans un grand nombre d’Églises séparées de l’État, et de différentes dénominations, qui ont soin d’ôter du milieu d’elles le méchant quand il est manifesté. — Nous nions donc qu’il y ait eu apostasie générale.

Nous nions même la ruine totale des Églises constituées sur les bases fondamentales de la Parole, et nous doutons qu’en aucun temps, les véritables Églises aient été complètement effacées de dessus la terre. Quand on a lu les historiens ecclésiastiques, qui, animés de l’Esprit de Christ, ont cherché l’histoire de la véritable Église, on peut en suivre assez facilement la trace, de siècle en siècle. Déjà en l’an 250, par conséquent avant l’époque où l’Église fit, sous Constantin, sa malheureuse alliance avec l’État, c’est-à-dire avec le monde, les Novatiens s’étaient séparés de ce qu’on appelait l’Église générale, parce qu’ils trouvaient sa discipline trop relâchée. Ils formèrent des Églises très-nombreuses, qui durèrent plusieurs siècles. L’Église générale les traita de schismatiques, et même d’hérétiques : mais l’historien Milner, quoique membre de l’Église anglicane, leur rend la justice de reconnaître que leurs mœurs étaient pures, et qu’ils n’ont jamais altéré la saine doctrine, même dans le temps où ce qu’on appelle l’Église générale, était devenue en grande partie arienne. Chacun sait que dans le douzième siècle, un marchand de Lyon, nommé Pierre Valdo, converti lui-même d’une manière fort extraordinaire,