Aller au contenu

Page:Rochat - Réponse à l'écrit anonyme intitulé- de la formation des églises.djvu/37

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

donnait aux fidèles de l’Église de Corinthe, en leur disant : Soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même de Christ (1 Cor. XI, 1.).

Je demande à l’auteur s’il y a bien réfléchi, quand il a dit, qu’en voulant rétablir des Églises sur le pied primitif, nous faisons comme Néhémie, s’il avait voulu rétablir l’arche de l’alliance, la Schéchinah, l’Urim, le Thummim, etc.[1]. — D’abord est-il bien sûr que la comparaison entre l’absence des dons et pouvoirs miraculeux des Apôtres et celle de l’arche, de la Schéchinah, du Thummim, etc.

  1. On appelle ordinairement Schéchinah ou Schékinah une présence sensible de Dieu, qui, selon les rabbins, résidait sous la forme de nuée sur les Chérubins qui étaient adhérents au propitiatoire ou couvercle de l’arche. Les rabbins disent qu’elle résida d’abord dans le tabernacle dressé par Moïse dans le désert ; qu’elle passa de là dans le sanctuaire du temple de Salomon, qu’elle y subsista jusqu’à la ruine de Jérusalem et du temple par les Chaldéens, et qu’elle n’y fut jamais rétablie depuis. Ceux qui voudront savoir ce qu’il y a de vrai dans tout cela, selon la Bible, n’auront qu’à consulter les chapitres suivants : Exod. XXIV, 16 et XL, 34 ; Lévit. IX, 23 ; Nomb. XVI, 42 ; 1 Rois VIII, 11 ; 2 Chron. VII, 1―3 ; Ézéch. X en entier.

    Urim et Thummim sont deux mots hébreux qui signifient à la lettre : les lumières et la perfection, ou selon St. Jérôme : la doctrine et le jugement, ou selon les septante : la déclaration et la vérité. On croit généralement que Urim et Thummim sont des épithètes des pierres du pectoral : de ces douze pierres précieuses sur lesquelles étaient gravés les noms des douze tribus d’Israël, et que le grand prêtre portait sur sa poitrine (Voyez Exode XXVIII, 15―30 ; chap. XXXIX, 9―14 ; Lévit. VIII, 8). On croit que lorsque le sacrificateur voulait consulter Dieu, il se présentait revêtu de ses habits de cérémonie, dans le lieu saint au-devant du voile, et que là, étant debout et ayant le visage tourné du côté de l’arche ; il proposait à Dieu la chose pour laquelle il était consulté ; et que Dieu lui répondait par la lumière qu’il jetait sur l’ensemble des pierres du pectoral, ou sur quelques-unes d’entre elles. — Mais dans tout cela, il y a beaucoup de conjectures humaines ; car le savant don Calmet lui-même, dans son dictionnaire de la Bible, convient que ni Moïse, ni aucun autre auteur sacré, ne nous a dit distinctement ce que c’était que l’Urim et le Thummim. Il n’en est parlé que dans les endroits suivants de la Parole, qu’on pourra consulter. Exod. XXVIII, 3 ; Lévit. VIII, 8 ; Nomb. XXVII, 21 ; Deut. XXXIII, 8 ; 1 Sam. XXVIII, 6 ; Esdr. II, 63 ; Néh. VII, 65.