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Page:Rodenbach - La Mer élégante, 1881.djvu/91

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L’Amazone


Une amazone au loin galoppe, tout en noir,
Sur le bord de la mer verte, aux reflets d’ardoise ;
Elle s’estompe en noir comme une ombre chinoise
Sur le rideau très clair que fait le ciel du soir.

Un brouillard léger sort, comme d’un encensoir,
Des naseaux du cheval rétif qui s’apprivoise,
Et la robe, cachant ses jambes qu’elle croise,
Tombe en plis onduleux comme un ample peignoir.