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Page:Rodenbach - Le Mirage, 1901.djvu/102

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HUGHES.

Peut-être. Et puis aussi, il y a des fluides…

JORIS.

Alors vous l’évoquez ?

HUGHES.

Je ne me rends pas compte moi-même… Je ne sais plus où en sont mes yeux… je ne sais plus où en est mon âme ! Je subis tout, je ne réagis plus… Tenez, je deviens comme ce canal qui est là, inerte, entre la vraie lune, trop lointaine dans le fond du ciel, et une deuxième lune, la lune mirée, la lune fausse et qui ressemble…

JORIS.

Il n’y a donc plus qu’à vous laisser vivre !

HUGHES.

C’est ce que je fais. J’ai honte, et je continue… je souffre, et je recommence… entre ces deux femmes !