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Page:Rodenbach - Le Mirage, 1901.djvu/112

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Je ne l’ai voulue que parce qu’elle te ressemble… tu le sais bien, n’est-ce pas ?

GENEVIÈVE.

Je ne sais que nous deux… Je ne veux qu’être aimée, — et tu m’aimes, dis-tu. C’est assez. Le reste, qu’importe ? C’est la vie… Je n’en sais plus rien… Nous ne nous joignons plus que par l’amour… C’est le contact immortel. Si tu ne m’aimais plus, tu ne me verrais plus.

HUGHES.

Alors, toi aussi, tu m’aimes encore… Tu me vois aussi. Tu vois tout. Et tu ne m’en veux pas… Tu pardonnes ! Dis que tu me pardonnes…

GENEVIÈVE.

Puisque tu m’aimes !… C’est tout ce qui, de toi et de la vie, peut se communiquer à moi, parce que c’est de l’éternité aussi, l’amour… Le reste, je l’ignore, je ne sais pas, je ne sais plus…