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Page:Rodenbach - Le Mirage, 1901.djvu/134

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lées et venues, ses repas au dehors, ses rentrées tardives… Moi, je disais : c’est sa douleur qui le mène et qui l’égare…

SŒUR ROSALIE.

Et elle, je la connais aussi. Je l’ai souvent vue, à sa fenêtre, avec sa figure audacieuse et ses cheveux roux.

BARBE.

Comment ?… Vous dites : des cheveux roux ?… Elle a une bouche très rouge ; elle est grande, n’est-ce pas ? Une belle femme ?

SŒUR ROSALIE.

Mais vous la connaissez aussi, alors ? Elle est déjà venue ici, peut-être ?

BARBE, comme si elle voyait clair soudain.

C’était elle !… Oui ! elle est venue ici, une seule fois, un soir… Et moi qui n’avais rien soupçonné !… Je croyais que c’était pour cette affaire de robe… un modèle, le tableau de M. Borluut,