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Page:Rodenbach - Le Mirage, 1901.djvu/150

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mille fils que chaque jour tisse entre deux existences côte à côte, aime mieux rompre et me quitter que de la servir une seule fois.

JORIS.

Alors, elle doit venir ici, aujourd’hui ? Je comprends…

HUGHES, comme se parlant à lui-même.

Ce départ de Barbe m’énerve, m’énerve !… (Répondant à Joris.) Oui ! elle a voulu… j’aurais dû résister.

JORIS.

Certes, c’est une imprudence… Surtout qu’elle est voyante ! On croira à un défi… Un pareil jour !… Et avec la foule qui sort, ces matins-là, on ne sait d’où, accourue de tous les villages, de toute la province !… Une population naïve et si pleine de foi, de vertu rigide…

HUGHES.

Maintenant, je voudrais qu’elle ne vînt pas.