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Page:Rodenbach - Le Mirage, 1901.djvu/177

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voir sans fleurs le devant de la maison… il n’en manque qu’ici, et la procession va passer…

Elle s’avance et prend la corbeille.
HUGHES.

Vous arrivez à propos, Barbe. Je savais bien que vous étiez dans la cuisine… J’ai trop chaud. J’ai trop froid aussi. Faites vite du feu. Écoutez… mes dents claquent… Donnez-moi du vin blanc, et de la glace surtout. Je brûle…

BARBE, épouvantée.

Qu’est-ce qu’il dit là ? (Elle a fait un pas et voit le cadavre.) Mon Dieu ! Mon Dieu ! qu’est-il arrivé ?

HUGHES, se lève, la prend par le bras, la mène devant le corps.

Barbe, nous allons être bien heureux… La morte, vous savez bien, ma morte… elle est revenue… Il y en a une autre qui lui ressemblait un peu. Elles se ressemblent tout à fait, maintenant… Elles sont de la même pâleur… Il n’y a plus qu’une morte, ma morte… La voilà, Barbe.