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Page:Rodenbach - Le Mirage, 1901.djvu/41

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HUGHES.

Barbe, ne touchez jamais plus aux portraits… Pensez, si la vitre s’était fendue autrement !… Un pastel ! Vous n’y connaissez rien… Mais c’est une poussière de couleur… Elle tient à peine. Le visage aurait pu se défaire entièrement. Et je ne l’aurais plus vu. Et ç’aurait été comme si ma morte mourait encore une fois…

BARBE.

Je le promets à monsieur, pareille chose n’arrivera plus…

HUGHES, lui montrant le coffret de cristal où repose la chevelure.

Et ceci surtout, Barbe… prenez-y bien garde ! Ses cheveux ! Je les ai mis dans ce cercueil de verre, car cela est mort quand même, puisque c’est d’un mort… et il faut n’y jamais toucher.

BARBE.

Oh ! jamais je n’y toucherai, monsieur. C’est sacré… Et ils me font peur.