Page:Rodenbach - Le Mirage, 1901.djvu/60

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mais prenez garde, je vous assure. C’est un mauvais jeu… une pente périlleuse…

HUGHES.

Soit ! j’y réfléchirai. Mais après ceci, — la dernière chose… C’est une idée fixe. Il faut que je la réalise, pour m’en débarrasser. Rendez-moi ce service ; Joris, ce service de bonne amitié. J’ai besoin de vous et que vous soyez mon complice.

JORIS.

Comment comptez-vous faire ?

HUGHES.

Voici : comme Jane ne sait rien et que je ne peux rien lui dire, ce n’était pas facile ; j’ai imaginé de lui annoncer que vous travailliez à un tableau et rêviez de l’y peindre parmi les personnages de la scène, — une fête se passant il y a quelques années, — afin d’expliquer la toilette de façon démodée que je lui ferai voir à ce moment-là, la toilette que je lui donnerai pour celle du modèle.