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Page:Rodenbach - Le Mirage, 1901.djvu/73

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JANE, parlant de la chambre voisine.

Tu ne viens pas m’admirer ? Je serai très bien décolletée ainsi.

HUGHES.

J’aime mieux te voir en une seule fois, toute parée, toute changée, — tout à fait une autre.

JANE.

Comment, une autre ?

HUGHES, troublé et se rattrapant.

Mais oui ! celle que tu seras dans le tableau… (Un silence, tout à coup, à part.) Ah ! et les bijoux ? {{di|(Il se dirige vers le petit secrétaire à gauche, va pour l’ouvrir, indécis ; pantomime d’hésitation. Geste douloureux. Il finit par se décider ; ouvre un tiroir et en retire des écrins qu’il va déposer sur un guéridon proche.){{di| Ses bijoux… C’est la première fois que j’y touche depuis cinq années. Je n’osais pas. Ces écrins noirs me semblaient son cercueil… Je n’ai plus peur aujourd’hui. (Il ouvre les écrins avec exaltation.) Ô bijoux de