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Page:Rodenbach - Les Tristesses, 1879.djvu/93

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Au Docteur Van Weddingen.





Dans les salons de fête et par les joyeux soirs
J’ai songé bien des fois aux religieux mystiques
Portant leur propre deuil dans leurs longs manteaux noirs,
Et j’ai senti pour eux des pitiés sympathiques
Dans les salons de fête et par les joyeux soirs !

Tandis qu’ils font monter leurs hymnes suppliantes,
Nous dansons dans le bruit chantant des violons,
Serrant les corps nerveux et les tailles pliantes
Des femmes dont le rire éclaire les salons,
Tandis qu’ils font monter leurs hymnes suppliantes !

Ils épuisent leur force aux mornes voluptés
De contempler la croix où Jésus-Christ se livre