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Page:Rodrigues - Midraschim et fabliaux.djvu/30

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Décidément, c’est Junon seule
Qui te conçut et t’enfanta,
Et Cybèle, ta grande aïeule,
De ses dons te déshérita.

Assassin du fils de Neptune,
Meurtrier de mon cher amant,
C’est trop braver mon infortune,
Ôte-toi de mes yeux, va-t’en. »

Mars lui répond : « Tu me dédaignes ;
Mais, puisque tu ne m’aimes pas,
Il me suffit que tu me craignes.
Ton amour donne le trépas. »

Mars s’éloigne ; Vénus plaintive
S’élance aussitôt vers le ciel,
Et, devant Jupiter, craintive,
Elle raconte le duel.

Puis, lentement elle s’incline
Et dit : « Récompense et punis ;
Et, puisque ta force est divine,
Père, ressuscite Adonis. »