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LES GRANDES ÉPOQUES CRÉATRICES

Le vrai drame commence. Le grand accord arpégé du début reprend, à la basse, suivi d’une plainte angoissée — tous deux, balayés par le torrent. Sept fois, le motif principal, l’ordre, se répète, en montant tous les degrés, du ré à l’ut. À la troisième fois, la plainte de sept notes qui lui fait écho, s’est tue, ce n’est plus qu’un cri, à la sixte. À la septième fois, où l’ordre s’achève sur un degré plus haut de seconde, irrité, fortissimo, et trois fois répété, le cri se répète, trois fois, éperdu :

Et l’on arrive à la dominante de l’accord du début, c’est-à-dire en mi. Un second motif d’épouvante s’exprime ; il est apparenté à la retombée panique du commencement ; mais au lieu de l’accentuation syncopée qui, là, trahissait sou désordre, il est ici dompté, régularisé, jusque dans ses sanglots. Au point extrême de sa retombée, vient un nouveau motif de contrainte impérieuse ; mais il n’a plus le caractère implacable du début ; il semble dire : —— « Accepte ! » — Un dialogue entrecoupé s’engage, qui pourrait trouver