noir et brûlant, sous lequel a germé YAppassionala. On en saisira mieux le sens, et la sombre fureur des premières esquisses. La rédaction définitive en a, depuis, atténué le tragique sans fond. Beethoven, qui dessine, du premier coup, le début, le thème principal, et, après une correction» toute la première partie du premier morceau, n’y trace aucune indication de la contrepartie consolante au motif principal, en la tonalité majeure qui correspond au fa mineur fondamental :
Aucune détente. Aucune atténuation. Pas une touche de lumière. Tout reste en mineur opaque. Tout est ouragan, dans la nuit. Plus tard seulement, apparaîtra, dans une esquisse ultérieure, l’amorce du majeur. Mais sans doute, son esprit est toujours dans le trouble ; et c’est pourquoi le suprême artiste se refuse à achever l’œuvre, en ce moment. Il se contraignit à attendre que le calme se refît dans son cœur. Et, la lumière revenue, il put, non seulement en projeter un regard d’apaisement entre les nuées, mais dominer la matière encore vaseuse ùe la seconde partie et de la conclusion du morceau, en brasser la lourde pâte, la pétrir, l’unifier en une brûlante coulée.
