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LES GRANDES ÉPOQUES CRÉATRICES

Y voir la « hohe Freude » (la pleine joie), comme dit Nag( 1, est un contre-sens. La preuve en est que le motif n’a pas la force de maintenir son affirmation jusqu’au bout. Quand il la répète, à l’octave au-dessus, il s’arrête au milieu, sai s soufïle, et retombe, épuisé, dans le mineur douloureux ^ fl • V--A

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Les trilles sont un tremblement de faiblesse et d’effroi Toute cette énergie brisée dégringole jusqu’au fond du gouffre, où la reprend et la roule un tourbillon démoniaque : montées des basses en triolets, timbales de Y ut mineur, une vraie course à l’abîme, scandée par les plaintes, auxquelles l’accentuation du quatrième temps imprime un caractère de respiration haletante, de : « Je n en puis plus ! trois fois répété, en tombant d’octave en octave, jusqu’à l’épuisement complet :

Mais la voix qui commande reprend son injonction : •— « Es-tu mort ? Lève-toi 1 »