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matiques, harmoniques et rythmiques, est adéquate à l’évolution du drame intérieur.

La troisième partie du morceau ramène les motifs du début, mais sur le roulement persistant des basses, qui grondent, tonnerre lointain, pendant dix-sept mesures, oscillant de Y ut au ré bémol. Les contrastes sont encore plus accentués. Quand le motif principal rentre fortissimo> c’est, cette fois, en majeur, en une foudroyante explosion. Au reste, dans l’ensemble, le combat de la première partie se répète, avec scs alternatives — sous réserve de quelques variantes. Et là serait le seul point contestable de l’action si une Coda formidable ne venait renouveler la forme de la Sonate, en couronnant la tragédie. Elle monte du fond des ombres, pianissimo, jusqu’à la decision du motif de confiance, qui prend peu à peu l’aspect d’une marche héroïque :

Cet héroïsme soulève la chevauchée, qui monte vers les hauteurs fouettées par la tempête, parcourant, effrénée, sans repos, par toutes les régions sonores, de haut en bas, le clavier en arpèges fougueux — et brusquement arrêtée, sur le dialogue du Destin :