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LES GRANDES ÉPOQUES CRÉATRICES

avait le dernier mot L Et la grande Ode chorale se lance sur la mer ensoleillée, toutes voiles aux vents. D’abord, la joie religieuse de Leonore, détachant les fers de Florestan :

ce bel air que Beethoven a repris à sa principale œuvre de jeunesse restée inédite jusqu’en ces derniers temps : la « Cantate pour la Mort de Joseph II. » La phrase est dite par les cinq voix soli, avec flûte, hautbois, clarinette, cor et basson, puis reprise par le chœur qui lui donne toute son ampleur calme et sereine. Elle s’éteint pianissimo 1 2. Immédiatement après, s’élève l’hymne triomphal à la Fidélité, le cantique à la Femme :

— « Wer ein holdes Weih errungen, — stimm’ in unsern Juhel ein !

Chanté d’abord, dans la première Leonore, par le quatour des voix soli, il était indiqué t maestoso, — donc dans un 1. Je trouve moins heureux le transfert à Florestan, gêné par ses chaînes, du motif chancelant de l’orchestre, meno allegro, en la majeur, qui dépeignait d’abord l’héroïque Leonore, retrouvant sa faiblesse féminine, dès l’instant que son mari est sauvé. 2. Dans la seconde version, Beethoven fait chanter Leonore seule, d’abord, puis, les autres voix soli ; et il resserre le chœur.