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BEETHOVEN

Mais il a à porter une lourde hérédité. Plus que probablement, des dispositions à la tuberculose, qui lui viennent de la mère. L’alcoolisme du père et de la grand’mère, auquel il a moralement résisté, mais qui a du inscrire ses tares dans l’organisme. Une entérite violente, dont il souffre, de bonne heure. Peut-être, la syphilis[1]. Les yeux faibles, et la surdité. — Ce n’est d’aucun de ces maux cependant qu’il est mort, mais de cirrhose du foie. Encore, dans sa dernière maladie, s’est-il produit des circonstances fortuites qui ont déterminé la mort : la pleurésie du début, conséquence d’un retour furibond, en plein décembre glacé, sans vêtements d hiver, de la campagne à Vienne, dans une voiture de laitier ; et, quand ce premier mal paraissait enrayé, une nouvelle scène de colère, qui causa la rechute… De toutes ces lézardes de l’édifice, la seule qui ait atteint — terriblement — l’esprit, ce fut, on le sait, la surdité.

1. Des scrupules excessifs s opposent à la divulgation de certains documents existant dans une collection de Berlin : des dessins que Beethoven aurait remis au médecin. Il s’agirait d’un mal qui remonterait aux premières années de séjour à Vienne ; et Beethoven n’en aurait pas connu lui-même exactement la nature.

(Voir les articles du Dr Léo Jacobssohn, Oberartz am Städl. Krankenhaus Moabit-Berlin, dans la Deutsche Medizinische Wochenschrift — Sonderabdruck, no 27 —, et dans Der Tag, Berlin 1919, no 276).

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