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LES GRANDES ÉPOQUES CRÉATRICES

tribué à les séparer. Dans son Journal inédit, que Mlle Dr Marianne de Czeke a bien voulu me communiquer, elle laisse, quarante ans après, échapper un regret saisissant, qui sonne comme un remords. Longtemps après que Joséphine et Beethoven, tous deux, ne sont plus, en mars 1847, elle écrit :

« Beethoven... lui qui était intimement apparenté d’esprit avec elle !... L’ami de maison et de cœur de Joséphine ! Ils étaient nés l’un pour l’autre, et... 1

(ici, je donne les mots allemands, dont le sens peut être double) !

a ... und lehten beiden noch, hiitten sie sich vereint ! » Cette phrase serait déjà frappante, si nous la traduisions : « S’ils vivaient encore, ils se seraient unis. » Mais, au jugement de MUe de Czeke et de certaines autorités linguistiques consultées, le style de Thérèse et le parler viennois du temps, où le a und », dans le sens hypothétique, est une tournure spéciale, autoriseraient à lire : « Ils vivraient tous les deux, s’ils étaient unis !... » 1 2 1. ...« Beethoven... dem inning Geistesverwandten... Josephinem Haus und Herzensfreund I Sie waren filr einander gebnren und lebten beide noch, hàtten sie sich vereint. »

2. Depuis que la première édition de ce livre a paru, MUe de Czeke a retrouvé dans les manuscrits de Thérèse toute une série de passages, qii’elle a bien voulu me communiquer, et qui ne laissent plus aucun doute sur le grand amour mutuel et l’union projetée de Beethoven et de Joséphine. J’en donne la primeur à mes lecteurs français : 1817-1818 (après la page datée du 12 juillet) : — a Ob Joséphine nichtslrafe leidet wegen Luigi, o Wehl — seine Galtin — was halte sie nicht aus diesem Héros gemachtl * (a Joséphine ne supporte-t-elle