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BEETHOVEN

un an et demi après que Beethoven avait dédié « alla DamU gella Contessa » la douloureuse Sonata quasi una Fantasia, op. 27, no 2 (Clair de Lune)[1]. L’illusion n’avait pas duré longtemps ; et déjà, la sonate montrait plus de souffrance et de colère que d’amour. Six mois après cette ode immortelle, Beethoven, désespéré, écrit le Testament de Heiligenstadt (6 octobre 1802).


Il est des biographes qui aiment à faire la leçon à leurs héros. Ceux de Beethoven ne la lui ont pas ménagée. Tout le long du monumental ouvrage qu’ils lui ont consacré, Thayer et ses successeurs allemands[2] s’appliquent à prouver que ses malheurs (à la surdité près), Beethoven les avait bien mérités !

l’a citée, l’a datée, à tort, de 1800. — Voir notre Note III, à l’Appendice).

Entre Beethoven, qu’elle rabroue dans la môme lettre, et le comte Bobert Gallenberg, Giulietta n’hésite pas : c’est Robert qui est le génie fatal et méconnu.

1. La première édition de la sonate est de la fin de l’hiver 1801- 1802 (février ou mars 1802). Sa composition a donc suivi de très près la lettre à Wegeler sur la « zauberisches Mädchen ».

2. Alexander Wheelock Thayer (continué par Hermann Deiters, puis par Ilugo Riemann) ; Ludwig van Beethovens Leben, 5 volumes, 1866-1917.

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