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LES GRANDES ÉPOQUES CRÉATRICES

Mais l’octobre est venu, qui glace le soleil, celui des champs, celui du sang...

« Der hohe Muth der mich ojl in den sdiônen Sommertàgen beseelte — er ist versdiwunden... » (« Le haut courage qui me possédait souvent, dans les beaux jours d’été, — il est disparu !... »)L Et c’est le froid de la fosse et l’odeur du néant. Dans la maison perdue de Heiligenstadt, en ces jours sans lumière, Beethoven hurle à la mort. Lugubre Testament, dont les gémissements de Prométhée au Caucase, ont, par-dessus le siècle des batailles et des révolutions, rempli notre ciel et qui remuent encore le coeur de l’humanité ! 2. Mais l’homme qui agonise, lui, qu’a-t-il entendu, en réponse à sa voix ?...

Du fond des bois qui l’entourent, où dort, sous la pluie d’octobre, la future Pastorale 3, réplique au cri d’appel du Testament la mystérieuse sonnerie des cors de Y Héroïque.., « Lazare, lève-toi ! »...

1 Testament, 10 octobre 1802.

2. Cette fameuse lettre des 6 et 10 octobre 1802 à ses deux frères est trop connue, pour que je la reproduise ici. On en trouvera la traduction intégrale dans ma petite Vie de Beethoven, Hachette. Le texte allemand est dans 1 bayer, et l’original à la Staatsbibliothek de Hambourg.

3. t. n motif de la Symphonie Pastorale fleurit, dans le même Cahier A’Esquisses, entre VHéroïque et VAurore,