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BEETHOVEN

qu’il reperdra ensuite, dans ses hésitations, pour la reconquérir à nouveau et s’y installer enfin.

L’autre, le rythme bondissant, comme une chevauchée a bien surgi, d’emblée arriver à sa forme définitive ! Que d’agitations superflues, de piétinements sur place Beethoven a dû arracher de sa pensée ! Souvent, les deuxièmes esquisses ajoutent encore au chaos, en voulant s’en dégager ; et ce n’est qu’aux dernières, après une âpre critique et une tension acharnée, que l’artiste atteint à la sobre et large ligne sans défaut. Le combat est d’autant plus épuisant que Beethoven, s’éloignant du début inspiré, pénètre au cœur touffu du morceau, arrachant, lambeau par lambeau, des détails d’expression exquis, comme celui-ci :

et il reste accroché au buisson de toutes les esquisses. Mais que de fois il a dû être cardé et débrouillé, avant d en

s’épuisant en efforts inouïs sur la conclusion de la première paitie du morceau, recommençant, recommençant,