Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/275

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
265
LE CHANT DE LA RÉSURRECTION

Mais ce fier tableau ne s’est pas présenté, du premier coup, au regard de l’artiste. Chez Beethoven, le premier mouvement n’est presque jamais le meilleur. Il n’est pas une nature fortunée, comme Mozart, qui a son meilleur à fleur de lèvres. Le meilleur de Beethoven est enfoui, scellé au fond d’un sol dur et pierreux ; il doit difficilement l’en déterrer. La puissante énergie Beethovenienne, qui est, pour nous, la caractéristique de son art, se dépense en partie à l’extraire de la mine.

Dans les premières esquisses du premier morceau, aucune trace du grand élan qui, sous les coups de pic, surgira du rocher. La première phase manque de l’éperon, qui s’enfoncera aux flancs du cheval et qui, d’un bond de dixième, lui fait franchir l’obstacle :

[partition à transcrire]

L’éperon s’essaie :

[partition à transcrire]