Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 5.djvu/127

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Elle rit :

— « Pas contre toi, grosse bête ! »

— « Je pense bien ! Tu es sûre de moi, autant que de toi. »

Elle se répondait :

— « Ce ne serait pas encore beaucoup dire ! »

Mais il entendit seulement son rire étouffé. Il s’agita de nouveau :

— « Est-ce que tu n’as pas confiance en moi, Ruche ? »

— « Paix là ! Couchez !.. Si, mon ami, autant qu’on peut avoir confiance en un homme… »

— « Ou en une femme. »

— « Ou en une femme… Et tu sais, ne te plains pas ! Ce que je t’accorde là, c’est beaucoup… Mais en général, avec les animaux de ton espèce, il fait meilleur avoir confiance, quand on a l’arme dans la main ».

— « … « Para bellum !… » Quelle pacifiste !… Je parie bien que tu n’as jamais joué de ce joujou ! Sais-tu seulement comment on joue ? »

— « Eh bien, mon petit, si tu as parié, tu as perdu. Qu’as-tu parié ? »

— « À discrétion. Ce que tu voudras. »

— « Convenu ! J’enregistre. »

— « Quand as-tu joué ? Et contre qui ? »

— « Cherche ! »

— « Je le connais ? »

— « Tu ne connais que lui ! »

— « Qui ? »

— « Je vous ai vus, l’autre jour ensemble, au coin du café Soufflot… »

Une lumière se fit : le bras en écharpe…

— « Véron ! »

Elle s’étranglait dans son oreiller.

— « Véron ! Véron ? Ce gros verrat !… »

— « Oui, ses principes lui disaient qu’avec la femelle la force est l’argument préféré. Tambour battant,