Page:Rolland - Pierre et Luce.djvu/109

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qui le perçut aussitôt sur sa nuque, courut lui préparer une tasse de chocolat, qu’elle fit chauffer sur sa lampe à esprit de vin. Ils prirent un goûter. Luce, maternellement, avait jeté son châle sur les épaules de Pierre ; et il se laissait faire, comme un chat, qui jouit de la tiédeur de l’étoffe. Le cours de leur pensée de nouveau les ramena à l’histoire que Luce avait interrompue. Pierre dit :

— Toutes deux seules, si seules, votre mère et vous, vous devez être profondément unies ?

— Oui, dit Luce. On était bien unies.

Était ? répéta Pierre.

— Oh ! on s’aime bien toujours ! dit Luce, un peu gênée du mot échappé par surprise. (Pourquoi lui disait-elle toujours plus qu’elle