Page:Rolland - Pierre et Luce.djvu/128

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son cercle d’affections, qui lui rendait le tribut d’hommages habituel, — l’auditoire attentif, auquel il mesurait avarement ses récits, — ses parents qui le couvaient de leur admiration attendrie, — le jeune frère ?… Halte-là ! C’était lui, justement, qui manquait à l’appel.

Il était bien présent, mais il ne s’empressait pas auprès du grand frère ; il ne quêtait pas, comme à l’ordinaire, ses confidences, que l’autre se plaisait à lui refuser. Pitoyable amour-propre ! Philippe qui, les autres fois, affectait à l’égard des questions ardentes de son cadet, une sorte de lassitude protectrice et railleuse, était froissé qu’il ne lui en fît pas, cette fois. Et ce fut lui qui essaya de les provoquer : il devint plus loquace, et il regardait Pierre comme