Page:Rolland - Pierre et Luce.djvu/72

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— Luce ! Pensez-vous à ce qu’on fait, là-dedans ?

— Non, je n’y pense pas.

— Tout ce qui fera souffrir, mourir, qui déchire, qui brûle, qui torture des êtres comme vous, comme moi…

Elle se mit la main sur la bouche, pour lui faire signe de se taire.

— Je sais, je sais tout cela, mais je ne veux pas y penser.

— Vous ne voulez pas y penser ?

— Non, dit-elle.

Et après un moment :

— Il faut vivre… Si on pense, on ne vit plus… Moi, je veux vivre, je veux vivre. Si on me force, pour vivre, à faire ceci, cela, est-ce que je vais me tourmenter pour ceci, pour cela ? Cela ne me regarde pas, ce n’est