Page:Rolland Handel.djvu/165

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de l’air, il donne un caractère et des mouvements différents de la première partie[1]. Même dans chaque partie, plusieurs mouvements se mêlent[2]. Parfois, la seconde partie est un récitatif[3] ; ou bien elle est extrêmement réduite[4]. Quand Hændel pourra disposer des chœurs, dans ses oratorios, c’est aux chœurs qu’il confiera souvent la reprise da capo[5]. Il ira plus loin : dans Samson, après que Micha a chanté, au second acte, les deux premières parties de l'air : O Komm, du Gott, le chœur reprend la seconde partie, tandis que Micha revient à la première. Il essaie enfin de partager le da capo

  1. Dans Rinaldo, air : Ah crudel il pianto mio, la première partie est un largo douloureux, la seconde un presto furieux. — Le plus magnifique exemple de cette liberté est l’air de Timothée, au début du second acte de la Fête d’Alexandre. Les deux parties de l’air ne diffèrent pas seulement par les mouvements, mais par la couleur instrumentale, par le caractère harmonique, par l’essence même de la pensée : ce sont deux poèmes différents qui s’enchaînent, mais dont chacun est complet, en soi.
  2. Exemples : Teseo, air de Médée : Morirò, ma vendicata ; — Amadigi, air : T’amai quant'il mio cor.
  3. Riccardo I, air : Morte, vieni.
  4. Dans des airs da capo d’Ariodante, la seconde partie se restreint à cinq mesures, voire à trois.
  5. Allegro e Penseroso, premier air de la troisième partie, Come, with native : après la seconde partie, vient un récitatif, puis le chœur chante le da capo. — Dans la Fête d’Alexandre, air : He sung Darius, après la seconde partie, vient un récitatif, puis le da capo avec chœur, mais tout à fait librement ; à vrai dire, le da capo n’est que dans l’accompagnement instrumental.