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Page:Rollinat - L’Abîme, 1886.djvu/160

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Jusqu’au fossé du cimetière,
Le seul vrai but de mon destin,
Je ne m’accorde que l’instinct
Et les besoins de la matière.

Cet ici-bas ne m’étant rien,
Hors des conventions humaines,
J’use mes jours et mes semaines,
Ne produisant ni mal ni bien ;

Je chauffe ma philosophie
À la cendre de mon dégoût,
Si cloisonné d’oubli de tout,
Que je vis derrière ma vie.

Donc, s’en remettant à son sort
Mon individu ne consiste
Qu’à faire ce par quoi j’existe,
C’est-à-dire à n’être pas mort.