Aller au contenu

Page:Rollinat - L’Abîme, 1886.djvu/199

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Et pourtant la nocturne et bonne léthargie
Serait bien due à ce destin
Dont le deuil fait son glas, la douleur son orgie
Et l’épouvante son festin.

D’où vient donc son sommeil qui s’obstine à reprendre
La trame qu’il ne peut ourdir,
Qui gît sans s’allonger, bâille sans se détendre,
Et n’arrive qu’à s’engourdir ?

Pourquoi donc sa pâleur qui s’enfièvre et qui sue ?
C’est que, sur elle, par en bas
Va se multipliant le cloporte-sangsue,
Le plus faux des insectes bas

Qui salit de son nom celui qui le prononce,
Le monstre vil haï partout,
Plat, ligneux et carré dont l’aspect vous enfonce
Le coup de couteau du dégoût !