Page:Rollinat - L’Abîme, 1886.djvu/219

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Enfoui sous l’obscurité
De la matière qui l’enferme,
Il redevient larve et regerme
Son irresponsabilité.

Comme un sujet de galvanisme,
Il bouge mécaniquement ;
Sa parole est un craquement
D’un terrifiant laconisme.

Quel sourire que le rictus
De cette bouche impersonnelle !
L’inconscience originelle
A reconquis ce détritus !

Qu’il recule, avance ou dévie,
Il n’obéit qu’à son ressort :
C’est l’Automate de la mort
Et le Mannequin de la vie.