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Page:Rollinat - L’Abîme, 1886.djvu/25

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Le mensonge expert lui procure
L’air tranquille, amer ou joyeux,
Toutes les lueurs pour ses yeux,
Tous les masques pour sa figure.

Et ses paroles toujours feintes
Ont l’odeur de la vérité :
Tant d’amour et de charité
Éclate sur ses lèvres peintes !

Est-il sûr qu’avec sa science
Elle n’excuse pas nos torts,
Et ne fasse pas du remords
Le pantin de la conscience ?

Quand elle joue à la tendresse
Elle ouate ses rampements
Et met de l’huile à tous moments
Sur les ressorts de son adresse.