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Page:Rollinat - L’Abîme, 1886.djvu/30

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Il vous faut la lumière énorme,
Le plein midi vivace et dru
Embrasant avec son jour cru
Le bruit, la couleur et la forme ;

Sinon plus de sécurité,
Le fantastique vous harponne :
La Nature ne vous est bonne
Qu’à travers sa diurnité.

Quant à la Nuit, elle vous poisse
De son trouble toujours nouveau ;
Et, dés le soir, votre cerveau
Est opprimé par une angoisse.

Votre cœur ne peut pas dompter
Son battement qui s’accélère
Quand le soleil caniculaire
Se dispose à s’ensanglanter.