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Page:Ronsard - Œuvres complètes, Garnier, 1923, tome 2.djvu/114

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Je ne puis aimer ceux, à qui vous faites chere, Fussent ils mes cousins, mes oncles, et mon frere : Je maudis leurs faveurs, j’abhorre leur bon-heur. Les amans et les Roys de compagnons ne veulent. S’ils en ont de fortune, en armes ils s’en deulent. Avoir un compagnon, c’est avoir un Seigneur.


BELLEAU D’un sang froid, noir et lent.) Ce Sonet est tout plein de furieuse passion, et d’extreme jalouzie. Je suis (je n’en mens point.) Pris de Jean Second en ses baisers, Ergo ego mihi vel Jovem Rivaient potero pati ? Rivales oculi mei Non ferunt mea labra. En armes.) Armez pour repoulser leurs competiteurs.


XLV


Quand ravy je me pais de vostre belle face,
Je voy dedans voz yeux je ne sçay quoy de blanc,
Je ne sçay quoy de noir, qui m’esmeut tout le sang,
Et qui jusques au cœur de veine en veine passe.
Je voy dedans Amour, qui va changeant de place,
Ores bas, ores haut, tousjours me regardant,
Et son arc contre moy coup sur coup desbandant.
Si je faux, ma raison, que veux-tu que je face ?
Tant s’en faut que je sois alors maistre de moy,
Que je ni’rois les Dieux, et trahirais mon Roy,
Je vendrais mon pays, je meurtrirais mon pere :