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Page:Ronsard - Œuvres complètes, Garnier, 1923, tome 2.djvu/482

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SONET [Sonets divers, dans les Œuvres. 1584.] Nous ne sommes esprits, mon Galland, nous ne De ceux qui de Nectar au ciel se vont paissant, [sommes Dont le sang ne va point les veines emplissant : Pour ceste raison Dieux, Homere, tu les nommes. Des elements confus les accablantes sommes De tout animal né vont le corps oppressant, De moment en moment changeant et perissant : Nature à telle loy fist la race des hommes. Les esprits n’ont besoin de reparation Pour n’estre point sujects à la corruption, Qui va de forme en forme estrangement meslée. L’homme se doit nourrir pour fuyr ce danger. C’est pourquoy nostre vie est tousjours attelée A deux mauvais chevaux, le boire et le manger. LES DERNIERS VERS de P. de Ronsard. [Publiés en 1586. — Texte des Œuvres (1587), x, 103.]


STANCES

J’ay varié ma vie en devidant la trame
Que Clothon me filoit entre malade et sain :
Maintenant la santé se logeoit en mon sein,
Tantost la maladie, extreme fleau de l’ame.