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Page:Rosenthal - Carpaccio, Laurens.djvu/67

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VITTORE CARPACCIO.
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son cou : ses manches laissent échapper un double crevé blanc ; ailleurs, un merveilleux brocart d’or l’habille en plis raides ; elle a des poignets de velours et une étoffe plus souple amollit par ses fronces l’inflexion du coude. Non loin d’elle une patricienne rivalise de splendeur. Sa robe de brocart rouge s’ouvre sur un devant vert, ses manches sont de velours noir à crevés de satin blanc : des bijoux ornent son col et sa poitrine ; son visage est encadré de boucles : une sorte de béguin complète ce brillant costume. Voici encore Ursule auprès de son fiancé. Ses cheveux blonds à peine retenus à la nuque s’étalent sur le rouge sombre d’une robe à fronces serrées. Ses manches, d’une complication charmante, s’ornent dans le haut du bras d’une guipure ; une double chaîne à pendentif descend sur son corsage orné de perles. Ailleurs (die est vêtue d’une nuance indécise, d’un bleu vert clair ; la mort enfin la surprend dans les beaux plis d’un manteau rouge à revers d’or, le front déjà ceint d’une couronne.

Véritable féerie du costume, ce n’en est là qu’un exemple infime, car les rôles féminins sont restreints et secondaires.

Que nous suivions Carpaccio aux ambassades, aux adieux royaux, à Rome, comment décrire ces fastes où le cérémonial commande au luxe ? Auprès du pape, châsse vivante, ce sont les cardinaux et les évêques en grand costume sacerdotal, puis les commandeurs au manteau d’azur et les musiciens sonnant leurs trompettes et jouant du fifre. Auprès des rois, le chancelier est habillé de