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Page:Rosny - La force mystérieuse, 1914.djvu/101

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— Oui, répondit-il, il faut vivre ensemble ; il ne faut plus vous séparer des vôtres… fût-ce pendant une heure. C’est impie !

— Catherine ! cria le vieillard.

La sinistre servante apparut. Dans la lumière cuivreuse, elle montrait un visage où l’épouvante avait creusé des trous et des rides. Ses prunelles se dilataient comme des prunelles de chat au crépuscule :

— Dites à Mme Vérannes que nous l’attendons ici avec les enfants, ainsi que Berthe et Césarine, fit le vieux savant d’un ton amical. Vous-même resterez avec nous si vous le préférez…

— Oh ! oui, Monsieur, bien sûr que je le préfère ! s’exclama-t-elle.

L’instinct de troupeau se manifestait dans le geste des bras projetés vers son maître : elle avait confiance non seulement dans ce vieillard, dont elle prisait l’âme farouche et fidèle, mais encore dans les instruments énigmatiques assemblés sur les tables et contre les murailles.