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Page:Rosny - La force mystérieuse, 1914.djvu/120

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entre les mâchoires ; ses yeux restés larges ouverts « perdaient » fantastiquement leur regard.

— Berthe !… Pauvre Berthe ! gémissait Sabine.

Elle aimait cette jeune femme, pour sa douceur et pour sa patience.

— Berthe est morte ! murmura l’agonisante.

Ses mains s’agitaient dans le vide, puis un sourire tragique crispa la bouche, et le regard continuait à s’éteindre.

— Un médecin ! commanda Langre.

La servante tragique se dirigeait vers la porte, en titubant, mais Meyral la devança… Quelques mots roulèrent encore confusément, sur les lèvres de la mourante, comme des cailloux dans une rivière ; elle poussa un gémissement, puis un râle, et s’ensevelit dans la nuit éternelle.

Le médecin que ramena Meyral était un homme trapu et bancal, dont la barbe grisonnait à gauche, tandis qu’à droite elle