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Page:Rosny - La force mystérieuse, 1914.djvu/140

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Après un quart d’heure d’attente, il constata que son état actuel différait des états de la veille. Sa sensibilité était amortie, ses mouvements un peu tardifs, mais il ne ressentait ni torpeur ni stupeur. Au contraire, il était très lucide, et tout en continuant d’observer ses amis, il se remettait à mesurer les zones du spectre. Bientôt, il eut la certitude que les rayons verts ne décroissaient pas. Il prit des précautions extraordinaires pour la prochaine expérience, qu’il remit à plus tard, afin de réduire « l’aléa de l’équation personnelle », et il fit quelques constatations au polariscope.

À dix heures, le thermomètre marquait neuf degrés au-dessous de zéro ; de ce côté, la situation s’aggravait, et toutefois aucun changement ne se marquait dans l’état des malades. Car Meyral n’en doutait plus : ni Langre, ni Sabine, ni les servantes, ni les enfants n’étaient morts ; leur état semblait intermédiaire entre l’état des êtres saisis par le sommeil hibernant et la léthargie patholo-