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Page:Rosny - La force mystérieuse, 1914.djvu/154

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dérant avec surprise le mobilier cabalistique du laboratoire.

— Vous avez tous dormi ! répondit Meyral.

Soudain, elle eut un tressaut, l’épouvante fit trembler son visage ; elle se souvenait.

— Nous allons mourir ?

— Nous allons vivre !

Elle dressa la tête, elle vit la petite Marthe qui tournait vers elle sa face joyeuse et innocente.

— Sommes-nous donc sauvés ?

— Nous sommes ressuscités ! La lumière créatrice a triomphé des ténèbres éternelles… Regardez le soleil, Sabine. Dans peu d’heures, il sera redevenu le grand soleil de notre enfance.

Sabine se tourna vers la fenêtre, elle vit l’étendue rassasiée de clarté, le ciel qui commençait à reprendre la teinte dont les générations nuancèrent leurs plus beaux rêves :

— La vie ! soupira-t-elle, tandis que des larmes d’extase luisaient à ses cils.

Puis, elle devint rouge ; elle n’osait plus