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Page:Rosny - La force mystérieuse, 1914.djvu/177

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inlassable flottait dans les crépuscules, et semblait couler des étoiles, la nature redevenait vierge : chaque prairie évoquait les savanes, un bois devenait une forêt, la folle croissance faisait renaître tous les mystères des genèses.

Il y eut un soir plus beau que tous les autres.

C’était vers le milieu de la canicule. Après le dîner, la famille s’était réunie sur la terrasse. D’incommensurables sites se creusaient dans les profondeurs de l’Occident. Les contrées chancelantes du Nuage simulaient les splendeurs des terres, des eaux, des forêts, des montagnes et jusqu’aux œuvres de l’homme. Il n’y eut pas seulement des lacs et des marécages, des cavernes et des cimes, des fleuves d’améthyste et des golfes de vif-argent, des savanes et des brousses, il y eut aussi des cathédrales, des pyramides, des hauts-fourneaux et une nef colossale, un tabernacle nué de soufre, de perle et d’hyacinthe, un amoncellement de chasubles…