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Page:Rosny - La force mystérieuse, 1914.djvu/236

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vages. La végétation était prodigieuse. Personne n’avait rien vu de comparable à cette immense poussée de feuillages, à ces fougères aux allures arborescentes, ces fourrés ténébreux, ces millions de plantes qui, après avoir répandu leurs semences, se remettaient à fleurir.

Malgré l’angoisse de l’heure, Sabine et Georges subissaient la magie du spectacle :

— C’est la sève magnifique des temps primitifs ! chuchota le jeune homme.

Souvent, la truie et le chien disparaissaient pendant quelques minutes dans un fourré ; Meyral les épiait avec persistance.

Une clairière se montra, où les herbes se livraient des batailles frénétiques. Elle s’élargit ; on vit surgir une maison qu’envahissaient les plantes sauvages, et derrière, des baraquements étranges, des terrains couverts, parfois de véritables cavernes.

— Où sommes-nous ? demanda Langre, qui grelottait plus fort et dont la face était livide.