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Page:Rosny - La force mystérieuse, 1914.djvu/238

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ses démarches. Enfin, à l’heure où le nouveau cataclysme menaçait les nations, elle ne pouvait intéresser quiconque.

— Pourquoi nous avez-vous amenés ici ? demanda Langre d’une voix épuisée.

Et tout bas :

— Si je pouvais manger une côtelette, il me semble que je serais sauvé.

La fillette aussi passait par un paroxysme : elle tremblait de tous ses membres…

— Nous nous arrêterons ici ! fit Meyral.

Puis, s’adressant à Gérard :

— Excusez-moi, grand ami. Il faut que je vous laisse pendant quelques minutes.

Il se munit d’une corbeille et s’enfonça dans les méandres de la champignonnière. Comme toute la forêt, elle montrait une fécondité excessive. Dans les pénombres caverneuses ou arborescentes, le peuple des champignons poussait formidablement. On apercevait partout des chapeaux monstrueux, des cercles de sorcières, des chairs roses, écarlates, cuivreuses, rousses, bleuâtres, ar-