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Page:Rosny - La force mystérieuse, 1914.djvu/247

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— C’est évidemment un remède spécifique du carnivorisme ! dit Langre. Ce qui m’ébahit, c’est qu’on ne s’en soit pas avisé.

— Personne ne s’en est-il réellement avisé ? demanda rêveusement Sabine.

— À coup sûr, l’observation a dû être faite rarement, et ceux qui l’ont faite n’ont pas jugé à propos de la répandre ! Ils ont préféré s’approvisionner de champignons.

— On ne saurait les blâmer, dit Meyral… Il n’y aurait aucun intérêt général à partager ces cryptogames : chacun en aurait une part trop petite. De plus, la solidarité des groupes domine fatalement, nous le voyons bien, la solidarité générale !

— Et nous, que ferons-nous ? demanda Sabine.

— Nous, c’est autre chose… Cette champignonnière ne se peut comparer, je pense, à aucune réserve artificielle ou naturelle : elle suffirait aux besoins d’un gros bourg. La chance nous permet d’être altruistes et, dans l’espèce, notre intérêt nous le commande.