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Page:Rosny - La force mystérieuse, 1914.djvu/255

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une exaltation de mauvais augure. Il reçut ses visiteurs d’un air sournois et il fallut l’intervention de Sabine pour le décider à prendre le « médicament ». Les effets furent à la fois plus rapides et plus lents que dans la forêt. Plus rapides, parce que, après les premières bouchées, le facteur ressentit une sorte d’ivresse et raffola des champignons ; plus lents, parce qu’il fallut des doses considérables pour faire disparaître l’irritation. Après qu’il eut dévoré plusieurs pots de conserves, l’homme fut saisi d’un enthousiasme qui se répandait en clameurs joyeuses. Appliqués aux autres membres du groupe, le remède se révéla infaillible. On traita successivement tous les habitants du village – sans un seul insuccès. Alors, il y eut un débordement de confiance : les « sorciers » comme on appelait familièrement Langre et Meyral, acquirent une influence qui, dans le formidable mystère de l’heure, prit une allure religieuse. Cette influence s’étendit aux hameaux de Vanesse, de Collimarre et de