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Page:Rosny - La force mystérieuse, 1914.djvu/260

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jardinier s’arrêta au kilomètre, baigné de sueur ; Meyral continua sa route avec des palpitations et des étouffements ; mille liens le tiraient en arrière, avec tant de force, qu’il ne franchissait pas plus de deux mètres par minute. À quinze cents mètres, il s’arrêta, épuisé : la tête bourdonnait, déchirée par la migraine ; il ressentait par tout le corps des douleurs lancinantes.

— J’aurai du moins fait mon devoir !

Malgré les énergies qui le repoussaient vers la maisons, il attendit dix minutes, l’oreille tendue. À la fin, il crut entendre des pas. Bientôt, il en fut sûr… Deux hommes et une femme accouraient dans la lueur cendreuse.

« Ils courent ! Comment peuvent-ils courir ? » se demandait Georges abasourdi, car il les imaginait reliés à un groupe.

Bientôt, ils furent proches. Dans le clair de la lune, apparue par une trouée des nues, Meyral discerna deux individus d’âge mûr, au poil de sanglier, dont l’un rappelait con-