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Page:Rosny - La force mystérieuse, 1914.djvu/282

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sis : d’obscures légendes germaient dans leurs crânes et les terrorisaient… Puis, en un sursaut de rage, une rage qui naissait de l’impression physique des pertes subies, ils exhalèrent un gémissement fantastique, où se confondaient la douleur et l’exaltation, la voix de l’homme et la voix de la bête.

Ce fut comme le déchaînement de la mer… Cent hommes frénétiques se ruaient à l’assaut du pavillon…

— Feu ! avait clamé Langre.

Meyral tirait sans arrêt ; dans la masse, chacun de ses coups portait ; Castelin, Bouveroy, tous les hommes valides accéléraient la fusillade. Mais l’élan des carnivores parut invincible. On voyait, à la lueur des phares, le déferlement des faces, les yeux fluorescents, les bouches hurlantes. Une fatalité obscure menait ces hommes et les rendait semblables aux éléments.

— Préparez les grenades ! avertit le vieillard.

Il tournait un commutateur. Des fumées