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Page:Rosny - La force mystérieuse, 1914.djvu/58

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nuages, étreignait les petits dans ses bras grelottants.

L’auto était rangée contre le trottoir ; le chauffeur l’avait abandonnée pour charger la police.

— Peut-être vaudra-t-il mieux retourner à pied, remarqua Georges.

Au même moment le chauffeur reparut, la barbe pleine de sang et les prunelles furibondes.

— La misère est morte ! hurla-t-il en montrant sa face de molosse à la portière. Le règne des exploiteurs est fini. Celui des pauvres bougres commence !… Ah ! Ah !… c’est fini de souffrir… c’est fini de crever.

Une détonation lointaine et grave l’interrompit :

— Le canon !

Il bondit au hasard et tourna sur lui-même.

— Voilà, gronda-t-il… je vas vous conduire tout de même, avant de rejoindre nos frères. C’est trois minutes à perdre… et puis… et puis !… ah ! et puis…